L’ascension par les crêtes Est du Pic Saint-Loup est probablement le seul exercice dont je me lasse jamais. A quelques minutes de Montpellier, quelque soit la météo, j’y découvre toujours autre chose que la fois d’avant. Une lumière, un vent frais, un soleil perçant les nuages, un rapace ou un planneur. J’ai bien dû faire ce parcours 8 fois et 4 fois les crêtes ouest, et j’avoue, je découvre toujours des sensations nouvelles. L’avantage est surtout de profiter d’un paysage dépourvu de badauds.
J’aime vraiment sauter d’arête en arête avec une pente douce et arborée côté gauche et une pente franche et très verticale à droite. Il faut d’abord vingt minutes d’échauffement pour rejoindre le Château Montferrand depuis le parking de Saint-Mathieu-de-Tréviers. Une fois au pied ouest du château, on peut admirer les ruines traversée du soleil rasant matinale. On y est, on peut s’engager sur le vrai départ des crêtes pour deux heures de crapahute, d’escalade et désescalade. L’été il ne fait pas si chaud non pas en raison de la petite altitude, mais en raison d’un courant d’air remontant du couloir Hortus-Pic Saint-Loup. Lorsque le soleil prend un peu d’élévation, une lumière chaude est renvoyé des falaises de l’Hortus. C’est vraiment très beau.
C’est une petite randonnée alpine où les parents d’enfants jeunes ne seront pas rassurés. C’est parfois vertigineux ! Il faut avoir le pied sûr pour s’engager au plus près du vide par une sente pas vraiment balisée. Il existe des alternatives de passages pour les moins téméraires, mais c’est vraiment dommage de ne pas longer la crête franche. Certaines désescalades sont sportives et peuvent obliger une descente face contre roche, voir pourraient nécessiter une corde de randonnée pour encorder les moins expérimentés.
Arrivé au col de la Pousterle (carrefour dense en sentiers), c’est le mi-parcours, mais l’effort reste à venir avec une pente bien plus intense, et une prise de hauteur sur falaise plutôt impressionnante. Après avoir longé une clôture de barbelée, la crapahute et l’usage des mains deviennent régulier. Quelques contours en sous bois permettent encore d’esquiver le vertige de certains. Quelques prises naturelles, sur branches ou sur roches sont maintenant systématiques. Les pierriers viendront aussi contracter vos chevilles, et le bartas infligera des griffures… C’est le prix à payer pour profiter d’un parcours assez peu fréquenté.
Une fois presque en haut, on commence à croiser quelques randonneurs de sentiers balisés tentant la redescente par les crêtes. J’avoue que je leur déconseille l’exercice car il faut un peu d’expérience tout de même. Pour la suite, il y a plusieurs options. Descendre par l’aven des deux versant et revenir par le sentier nord (mais là, il y a 5 rappels à passer), de plus l’exercice se fait plus souvent depuis le col de Fambetou et la Diagonale Nord. On peut continuer vers le sommet et descendre par la crête ouest et revenir au parking au pied sud ou au pied nord du Pic Saint-Loup (17-18Km). Mais on peut aussi simplement redescendre par le GR60 vers le parking du départ avec au compteur 9 Km. Il faut compter 2 heures 30 d’un bon marcheur pour atteindre le sommet par les crêtes depuis le parking. Et moins d’une heure pour redescendre par le GR60.